Tranches de Vies, suite

04/11/2018

DEUXIEME TRANCHE

Instant arrêt sur image. Tu étais dans cette foule, là sans rien demander à personne. Nous ne nous connaissons point, l'important n'est pas de se reconnaître, l'important est d'avoir ce lien qui unit au-dessus de tous liens, ce lien d'Amour donné par notre Aba, notre Elohim.

Je n'étais pas avertie de ta présence, je marchais dans cette ville que j'aime tant, je sillonnais en mode repos, tranquille, cette avenue que je connais maintenant par cœur et pourtant qui me réserve à chaque voyage de nouvelles surprises, de nouvelles rencontres. Tu en fais désormais partie même si je ne sais rien de toi, j'ai compris qu'Adonaï lui te connait et voulait cet instant privilégié au milieu de cette foule joyeuse, ensoleillée, quelque peu divertie par tout un mouvement de vie appelant la Vie.

J'étais à contre courant sur ce trottoir, comme si vous aviez tous décidé de défiler devant mes yeux, je marchais à l'envers, vous êtes tous arrivés sortis de je ne sais où, comme un lâché d'école, les portes s'ouvrent sans prévenir, et boum la ruée de gamins joyeux, surgit là . 

C'est un  peu ce qui s'est produit, j'ai dû ralentir mes pas, histoire de survivre à cette cohue soudaine, inattendue. Mes jeunes marchaient devant moi, je flânais, j'avais au cœur une joie indicible, cette sensation inexplicable qui fait que l'on sent profondément la Présence de notre Adonaï, je me laissais tout simplement conduire.

Sa main m'a fait tourner la tête vers la droite, tu es passée rapidement, tête baissée, mais j'ai cru voir dans tes yeux une tristesse infinie. J'ai stoppée net, tu étais déjà passée, tu allais de l'avant , sans regarder qui que ce soit, juste tes pieds.

J'ai fait marche arrière, comme poussée par une Main , j'ai reconnue immédiatement le Ruah, j'ai accéléré le pas, je t'ai rejointe, j'ai penché ma tête, j'ai rencontré tes yeux, j'ai eu envie de te prendre dans mes bras.

Tu es de cette communauté religieuse portant perruque et vêtue sobrement, mais à fière allure, et d'un goût exquis. Ta jeunesse m'a renvoyée toute la  souffrance d'un cœur déjà si abîmé, aux prises à je ne sais quoi d'insoluble.

Tes yeux se sont posés sur ma personne, tu n'as rien manifesté, ni rejet, ni surprise, tu étais happée par ton problème qui t'enlevait le goût de vivre.

Je t'ai demandé si tu étais triste, l'anglais est une belle langue pour parler d'amour...Tu n'as pas hésité une seule seconde, tu as acquiescé,faisant de moi l'étrangère, ta confidente, nous étions Une dans ta douleur.

Tu m'as renvoyée tant de souffrance, tant de peine, tant de larmes, que j'en suis restée fusionnelle avec toi. Le Ruah s'est exprimé, j'ai ouvert la bouche, et là, au croisement de routes, entre Tram, feu rouge, mouvement de foule, sous un soleil couvrant la misère du monde, tu as écouté l' Amour d'Elohim, celui qui sait tout, et qui peut, tout. Il m'a révélé ta peine de cœur, tu as confirmé simplement et humblement cet état, un homme te faisait souffrir, vous souffrez tous les deux, ta perruque signe de mariage donnait le ton d'une dispute de couple profonde et difficile.

Tu t'es laissée portée par Elohim , notre Aba, tes yeux ont ouvert les vannes de délivrance, ces larmes réparatrices ont libéré ce que tu refusais de laisser sortir. Tu t'es retrouvé pudiquement dans mes bras, je t'ai offert l'Amour de notre Aba. J'ai prié pour toi, tu t'es laissé porter par son Amour.

Le Ruah t'a dit que tu es belle, jolie, avec un si beau visage, de si beaux yeux, personne ne méritait que tu pleures, et que la seule personne qui pouvait voir et comprendre tes pleurs était Adonaï, à qui rien n'est impossible. A cet instant j'ai vu se dessiner un sourire sur ta bouche, puis tu es partie d'un éclat de rire, humble mais vrai, tes yeux ont retrouvé du pétillant, je t'ai embrassé, tu t'es laissé faire, tu es ma sœur, ma petite sœur que j'aime tant.

Nous nous sommes quittées, heureuses toutes les deux, toi déposée entre les mains de notre Papa d'Amour , convaincue qu'il allait agir et que tu allais voir sa Main posée sur toi, ton soucis n'était plus le tien mais le Sien...

Tu m'as donnée la Joie de vivre ce matin, là, tu as accentué en moi la raison d'aimer, de vivre et de le manifester. 

Tu ne liras jamais cet article, je ne sais rien de toi, ni ton nom, et toi de même, mais ce qui est important c'est que je sais que quelque part à Yeroushalaïm, Elohim Adonaï a pris en charge une de ses filles bien-aimées et qu'un jour je te retrouverai quand le Mashiah reviendra réunir les deux Maisons.




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